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"Nul vainqueur ne croit au hasard" Friedrich Wilhelm Nietzsche

BIBLIOTHÈQUE

LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
Ce serait un crime de montrer les beaux côtés de la guerre, même s'il y en avait ! [ Henri Barbusse ]

L'Humanité est maudite, si, pour faire preuve de courage, elle est condamnée à tuer éternellement. [ Jean JAURES ]

La Grande Boucherie de 14-18 a aussi inspiré les fabricant de figurines et les éditeurs de jeux. Mais ce n'est certainement pas la période la plus jouée. Les combats de tranchées, qui ont duré plusieurs années, sont longs et répétitifs et n'attirent pas les joueurs.
Ce qui rassemble ces ouvrages dans Notre Bibliothèque, c'est le témoignage de soldats et officiers qui connurent la grande... La sale guerre de 14-18 et qui nous rapportent des visions parfois apocalyptiques. Mais le plus souvent des épisodes joyeux emprunt d'une formidable Camaraderie. 
D'une Fraternité que seuls ces hommes, loin de tout et de tous, dans la plus grande détresse morale, mais aussi physique. Fraternité disais-je, dont seuls ces hommes, parfois devenus bêtes, sont capables. Ils nous donnent, à chaque page, une leçon de vie qui doit nous permettre de relativiser notre quotidien!

Pierre Drieu La Rochelle, Soldat de la Grande Guerre 1914-1918. de Jean Bastier : Extraordinaire! Cet ouvrage reprend la guerre de Drieu et la met en phase avec celle des autres grands écrivains de la période!
Une guerre qui le mena d'une charge en pantalon rouge, baïonnette au canon, dans la plaine de Charleroi en 14, non loin de Roland Dorgelès (Les croix de Bois)et du régiment d'Ernst Jünger (Orage d'Acier)...
...à l'enfer des Dardanelles, en 15, dans le régiment de Giraudoux, aux cotés de Jérôme Carcopino....
...En 16, c'est Verdun sous les ordre de l'historien Auguste Cochin, face au romancier Walter Bloem, l'allemand.....
Il eut aussi face à lui, Erich Maria Remarque....
Pas une guerre de nanti comme il aurait pu "se l'offrir" une guerre comme les copains! Trois blessures et une jambe abîmée....

L'auteur a réédité cet exercice avec Céline, en écrivant, "Louis Ferdinand Céline, le cuirassier blessé 1914"

Deux livres dont l'auteur du précédent ouvrage à retiré l'essentiel des passages concernant la guerre de Drieu. Le premier relate la guerre, le second l'après guerre avec les difficultés dues au décalage entre l'horreur des tranchées et le confort des années folles... Car Drieu avait la chance des nantis et a bien profité de cette époque!
Malheureusement, le formidable auteur de La comédie de Charleroi et de Gilles, ne saura pas aussi bien se tenir durant la seconde guerre mondiale. Mais gardera le même sens de l'honneur en mettant fin à ses jours en 1945....

Capitaine Conan : 
Tout le monde connaît les exploit du fameux Lieutenant puis Capitaine des corps francs grâce au film de Bertrand Tavernier et à l'inoubliable interprétation du héros par Philippe Toréton.
Mais l'auteur, Roger Vercel (1894-1957) puise dans ses propres souvenirs de guerre pour nous livrer cette oeuvre qui obtint en 1934 le prix Goncourt!!!
C'est la truculence des dialogues qui m'a poussé à acquérir cet ouvrage : "Cependant, le commandant levait son verre pétillant afin de porter un toast de rigueur : - Mon cher de Scève, à vos succès d'économiste! Vous allez conduire les Roumains aux mamelles de la France victorieuse. Ne les laissez peloter qu'avec discrétion."

Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier, 1914-1918 : 550 pages de la guerre d'un gars comme les autres..... Enfin comme ceux qui en sont revenus sains et saufs! Simplement fantastique par la qualité de l'écriture et le réalisme des situations toutes plus hallucinantes les unes que les autres!

Ceux de 14, de Maurice Genevoix :
770 pages racontant 8 mois de guerre, 8 mois d'hôpital et 8 ans de réflexion! Que dire de plus... Maurice Genevoix obtient en 1925 le prix Goncourt avec Raboliot, Membre de l'Académie de 1946 à sa mort en 1980... Encore une guerre racontée, par un homme de talent, avec des mots qui laissent un arrière goût de mort et de souffrance sans avoir à en rajouter pour faire plonger le lecteur dans l'horreur de ce conflit. Juste une histoire vécue... Mais pas à vivre!

Le Feu, d'Henri Barbusse : Un extrait vaut mieux qu'un discours :
Un mal incommunicable : inconcevable pour les autres et même évanescent dans sa réalité de souvenir pour les survivants
« -t’auras beau raconter, on t’croira pas. Pas par méchanceté, ou par amour de se ficher d’ toi, mais pa’ce qu’on n’pourra pas. Quand tu diras plus tard, si t ‘es encore vivant pour placer ton mot : « on a fait des travaux d’nuit, on a été sonné, pis on a manqué s’enliser », on répondra : « Ah ! » p'têt qu’on dira : « Vous n’avez pas dû rigoler lourd pendant l’affaire ». C’est tout, personne ne saura. I’n’y aura que toi
-Non pas même nous, pas même nous s’écria quelqu’un.
-Jdis comme toi, moi : nous oublierons, nous oublions déjà, mon pauv’vieux
- Nous en avons déjà trop vu ![…] On est pas fabriqué pour contenir ça.. ; Ca fout le camp d’tous les côtés ; on est trop petit
- un peu qu’on oublie ![… ] l’éreintement jusqu’à ne plus savoir son nom, les piétinements et les immobilités qui vous broient, les travaux qui dépassent les forces, les veilles sans borne, à guetter l’ennemi qui est partout dans la nuit, et à lutter contre le sommeil,-et l’oreiller de fumier et de poux. Même les sales coups où s’y mettent les marmites et les mitrailleuses, les mines, les gaz asphyxiants, les contre-attaques. On est plein de l’émotion de la réalité du moment, et on a raison. Mais tout ça s’use dans vous et s’en va on ne sait comment, on ne sait où et i’ne reste plus que les noms, qu’les mots de la chose, comme dans un communiqué.
« Y’a des lettres de moi que j’ai relues comme si c’était un livre que j’ouvrais » page 359

C’est le paradoxe du roman de guerre : il s’évertue à dire l’horreur de la guerre dont une part non négligeable réside précisément dans le fait que la réalité de l’horreur échappe aux mots, au pouvoir d’évocation et de manifestation des mots.


Johnny s'en va t'en guerre : Irronie du sort, Dalton Trumbo écrivain américain, écrit ce livre en 1938 et le publie le 3 septembre 1939... Vision, cette fois-ci américaine, des lendemains de guerre qui ne chantent que douleurs et souffrances. 
Nous pouvons constater une fois encore que la misère humaine, qui en découle, n'a ni couleur ni nationalité! Et qu'elle demeure malheureusement le seul point commun entre ces hommes venus défendre des intérêts méconnus jusqu'alors et toujours très éloignés de leurs préoccupations quotidiennes d'avant guerre!Cette traduction est préfacée par Ron Kovic, auteur de Né un 4 juillet, autres temps.... Malheureusement mêmes moeurs....

Les croix de bois, de Roland Dorgeles : 
On partage la vie des poilus : l'arrière, le front, la tambouille, les obus, la camaraderie et la mort. Dans l'ensemble récit classique de la Grande Guerre, ce roman touche par son humanité et sa sensibilité virile.
L'auteur raconte par le menu tout ce qui fait la vie d'un poilu, en montrant tout ces petits riens qui permettent au soldat de tenir : les quelques jours à l'arrière, la fille que l'on voit passer, le trou dans lequel on fait son lit, les Copains, surtout les Copains. On trouve parmi eux le Français du début du siècle : le rouge en perpétuelle rébellion, le religieux, les paysans, les chti, les titis parisiens. Tous ceux là partagent, s'engueulent et vivent ensemble joyeusement.
Sans tourner au mélo, Dorgelès nous fait sentir toute l'horreur de la guerre... 

Notons aussi : Le cabaret de la belle femme, dans lequel Roland Dorgelès continue les aventures de la bandes des croix de bois. La première histoire, qui donne son nom au recueil est splendide.

A l'ouest rien de nouveau : 
Le titre de ce livre est devenu une expression populaire, mais combien l'ont lu ?
Les bons alliés menaient une guerre de libération et de défense à l'est... Les méchants allemands envahissaient notre beaux pays vers l'ouest....

Mais la souffrance des hommes était la même et la misère quotidienne invivable d'un coté comme de l'autre d'une ligne de front de centaine de kilomètres. Erich Maria Remarque nous le montre dans cet ouvrage de référence

Pour finir cette biblio de la longue guerre 14-18, les textes des anonymes, de ceux qui n'ont eut, ni la chance de revenir, ni celle de publier leurs mémoires, ou seulement le courage de revivre par l'écriture ces moments de complète désolation morale et physique.

Paroles de Poilus : Poignant! Ces lettres de poilus ont traversées les guerres. 
Tellement bien que mis à part leurs dates elles pourraient encore être adressées aujourd'hui! Car ces mots écrits dans la boue, le froid et la souffrance n'ont pas vieilli d'un jour!
Le premier est beaucoup plus joli avec des illustrations et autres photos couleurs de marraines..... Mais je préfère le coté austère du second qui colle plus aux Paroles de Poilus!

1914-1918, Le Grand Bouleversement,

L'ouvrage le plus bouleversant et le plus instructif sur le sujet. 

Le livre qu'il faut posséder dans sa bibliothèque si le sujet intéresse.

Citons aussi, Pierre Miquel, parfois controversé, mais qui nous signe un "Les Poilus" poignant!
Notons aussi une analyse des erreurs des généraux de l'époque. Qui fait malheureusement apparaît l'incapacité des dirigeants tant politiques que militaires à punir les responsables des boucheries humaines qui auraient pu être évitées!

John Keegan est considéré comme l'un des plus talentueux et réputés historiens de la guerre. Après cinq années de recherches, il livre une histoire de 14-18 sans équivalent dans les librairies françaises.
L'auteur réussit en effet à donner la mesure mondiale de cette guerre qui implique africains autant qu'indiens, canadiens ou japonais. En même temps, il n'oublie ni les enjeux nationaux, ni les tensions sur les lignes de front, cette perspective lui permet de s'affranchir des stéréotypes couramment répandus, tels que la responsabilité écrasante de l'Allemagne dans le déclenchement du conflit, la guerre fraîche et joyeuse des débuts, les "erreurs" allemandes sur la Marne ou à Verdun, les chroniques de la France. Il replace dans leurs justes proportions les fronts russes, le poids des autrichiens, des britanniques ou des américains. Il s'interroge enfin sur la pseudo fatalité de la guerre et sur ses lendemains si décriés.

Aucun sensationnalisme dans ce livre, juste le ton qu'il faut pour évoquer et donner à comprendre une histoire de boue, de sang et d'eau. Ainsi s'esquissent, grâce à John Keegan, la fin du siècle des empires, puis la nouvelle carte du monde sur le tracé duquel notre histoire contemporaine s'est écrite.

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